Un homme est allongé sur le trottoir
mais il ne mendie pas,
d’ailleurs ses yeux sont fermés
et pourtant il sourit
Un vacarme assourdissant, la double sirène
des ambulances qui vous
pétrifie
Une femme a dû crier (les femmes crient) un bruit
et un homme sur le trottoir à
deux pas
…………de moi
On me regarde
mais je n’y suis pour rien
Ce n’est pas parce que
je tiens
un appareil photo
que je suis
coupable
Arrêtez avec cet appareil
C’est un vulgaire appareil
On ne tue pas les gens en les photographiant
Les hommes pressés, dans leurs uniformes, leurs panoplies
nous poussent tous, Via, Via !
disent-ils
presque agressifs
Mais je n’y suis pour rien
de tenir des photos
n’a jamais tué personne
Au pire cela dérobe les âmes
mais je ne prends guère que des
murs, des façades,
moi
On ne me fera pas le coup
du roman de Ferrari
ou du film d’Antonioni
Pas d’indice miraculeux
de visage ou de main subreptice
On me fera pas le coup de la Véronique
Mes photos sont personnelles
et à ce titre privées Je les tiens pour miennes
et les donne à qui je veux
Pas mêmes aux carabiniers
PS. J’ai ajouté Je suis en train d’ajouter les photos à tous les textes de ce journal italien temporaire