IV a.d. Ides
Parfois c’est doux comme une onde satinée, comme la mer dans le golfe d’Anzio, et remplis de précaution, de timidité. L’onde est un souvenir du corps. De la nudité. Une onde est la nostalgie d’un plongeon. La même intensité, le même abandon.
D’autres fois c’est violent, comme un orage, comme une cage, tu te débats en vain. C’est âpre et rugueux, et sale et presque chargé d’électricité. L’animal prend le dessus, c’est un réflexe et une faim. Les coups sont également le souvenir d’un corps et de la nudité. L’intensité est la même, et l’abandon, je vous l’assure. C’est simplement une autre langue pour les mêmes mots pour les mêmes choses, une langue dans la langue, un dialecte.
Il n’y a pas de différence. Il ne faut pas, comme le répète pourtant le précepteur de d’Octavie, il ne faut pas imaginer qu’un même homme ne puisse avoir deux facettes strictement opposées. Un même homme est toujours double. A moins que ce ne soit le pouvoir ? A moins que ce ne soit la racine du dieu en lui [dei interior radix] qui joue, et agite ainsi son nerf de manière si changeante ?
Mon homme, le fils du dieu, est une journée en Bretagne.