D’abord le site est excellent. Sur un petit poët, une ancienne ferme de pierre, entourée des blés coupés, puis cernée de forêts.
La bâtisse, immense, est rénovée avec gout. Plusieurs espaces sont imbriqués, et on découvre, surpris, des terrasses, des alcôves, des patios, des granges ouvertes pour la pierre, des grenier dédiés à la sculpture. Tours petites, murs ronds, bassins miroitant, jardins exaltés, percement d’ouvertures ovoïdes, marches d’escalier de chêne épais et dense, accrochés aux murs solides.
La nuit d’août offre peu de fraîcheur, mais cette légère flexion apparaît comme une grâce.
Elle caresse sa main d’acier.
Montage sonore de Thérèse, concert punk de Cécile, un coin bar, un coin cuisine, mais aussi installations, houppiers éclairés par le bas comme des secrets, mobiles agités frénétiques, mobiles lumineux grinçant sur eux-mêmes, baignoire pleine de briques, lumières phares de voitures, décors de châteaux en carton, mannequins déshabillés, outils inventés (la torse, la dragne, le pelque, l’osterroir, la oire)…
On mange, on boit, rit, danse, fume n’importe quoi, ou drague n’importe qui. N’importe comment. On oublie, on oublie.
Plongeon figé en l’air… Pneu dévorant… L’écume souriante… Cuisses entravées… Hésitation manquée… Le quart de nuit… L’autour des ceintures… L’aura secrète… L’éleveur de rivières (cher à Michaux)… Le dépeupleur (cher à Beckett)… Le derrideur… La blanchotte… L’écumoire à rires… Le bouclier des herbes… L’après-coup… Le toujours déjà… L’espousoire… L’élévation… La colonne creuse… Le pot plein… Le visage ocelé… L’énervure…
Le nuit piquetée d’étoiles
De météores en sarabandes
Les voix s’élèvent dans la nuit, sous la voûte.
…
Les grillons dans la nuit miment les chauves-souris.
Les chauves-souris se prennent pour des étoiles filantes.
Cette succession de cernes, sous la voûtes, pour donner réson et résonner nos voix, nos cœurs et peu à peu sous la voûte, nos corps qui planent.
La voûte est l’ardoise où nous écrivons les mots d’oubli