Où l’on apprend que…
§ Je suis dans le hall d’attente de la Part-Dieu, attends que les lignes aboutissent à leur disparition, les trains partis, et qu’impatiemment le quai du mien apparaisse. Un mec arrive et dépose là, mes pieds devant, une sacoche, ostensiblement, plutôt. A côté ma valise. Une dame forte assise en face n’ose pas me regarder je | la regarde | mais elle l’a vu, lui, sa sacoche et mes pieds | ma valise. Ce qui traverses ses yeux, c’est pas du regard mais | de l’inquiétude.
§ J’attends un train toujours. Trois policiers arrivent. Bonjour Monsieur, il est à vous ce sac — ? — Non, ben, non. — Tiens, c’est bizarre on vous a vu | avec. — Mais ma valise est là — mes pieds. La dame me regardait là où Mais maintenant surprise + inquiétude : la terreur. Elle saurait pourtant dire | elle | un mot, et je suis disculpé. Moi mes yeux c’est plus du regard mais | l’implore.
§ Le souffle coupé, la foule on la coupe, elle se scinde de part et d’autre de cette scène. Comme l’eau, ne nous touche plus. Trois militaires — une patrouille qui trainait là, s’avance à son tour. — Ça va, dit le policier, on masterise. C’est | son mot. — Non en fait nous le jeune la sacoche il nous l’a amenée, il l’avait trouvée | vigie pirate | il a bien fait mais nous on n’est pas habilités à récupérer les objets trouvés. Il a eu la flemme d’y aller, il l’a posée là | à vos | à mes | pieds. Mais nous sommes habilités à faire enquête. Vous allez devoir | nous suivre. La dame a disparu, s’est liquéfiée derrière la matière médiocre de son tailleur couleur moutarde.