Résidences est un ensemble de textes variés sur le territoire français, et dont Permanences, centré sur le territoire italien, pourrait être un pendant.
(Je place le contexte et le détail du projet après la liste des textes publiés…)
Résidences
Fictions
[Textes] À ce jour (en incluant d’autres types de textes, sur les Baronnies et le Haut-Jura…) : Barrois d’Arc, Nulle part où se perdre, 2019 Baronnies, Farigoule Bastard, 2015 Beauce, Noms de pays, 2019 Berry, Rien d’impossible, 2019 Brenne, Menu fretin, 2018 Brie, Enième mission, 2023 Corbières, La tour des géographes, 2015 Cornouaille, Grève de passage, 2020 Dervois, Argiles et limons, 2017 Goëlle, Eaux vives et mortes, 2022 Haut-Jura, Au bord du monde, 2017 Léon, Le temps n’est rien, 2020 Maures, Un oued, une tortue, un agave, 2020 Médoc, Au bout du rouleau, 2019 Montpelliérain, sans titre, 2013 Paris, La vie mode d’emploi 2, 2019 Perche, Bonhomme de chemin, 2019 Planèze, Tournemire, 2017 Queyras, Deux fois rien, 2018 Pays de Caux, Ce n’était pas Elbeuf, 2023 Pays de la Rance/de Dinan, Mémoire sillon, 2020 Richelais/Chinonais, De deux choses l’une, 2019 Val de Loire-tourangeau, Retirez-vous, 2019 Westhoeck, Lignes de fuite, 2018 |
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À saisir : Dans les brumes [Pays d’Auge] 2024 Le chant du non [Campagne de Caen] 2024 Petites mains [Buëch] 2024 Litière de fortune [Pays d’Aix] 2024 Au col [Boutières] 2023 Le scialet [Vercors] 2023 Il y avait des bêtes [Pays d’Apt] 2022 Le plus beau jour [Alpilles] 2022 Son sourire [Brignolais] 2021 La ruée [Brie] 2021 La fin [Nogentais] 2021 La pute de la N100 [Garrigues] 2020 Le gardian revenant [Camargue] 2020 La vieille sans Dieu [Costière] 2020 A composer : Un peu d’air [Suissse normande] 2024 Le chien [Quercy blanc] Traboules [Lyonnais] Falaises [Roumois] Trahison [Kochesberg] Analyses [Marseillais] Des cordes [Cortenais] Loin de vous[Bearn] |
Comme il apparaît illusoire de traiter toutes les régions naturelles, d’une part parce qu’elles sont trop nombreuses, d’autre part parce qu’il existe malgré tout un continuum qui fait que deux régions naturelles limitrophes partagent un certain nombre de traits — difficile donc d’en rendre l’identité, c’est ce que nous avons éprouvé dans le Centre, on réfléchit à plusieurs formules : Une par (ancienne) région ? Ça en ferait 22… mais c’est un peu artificiel Une par département ? Ça en ferait 96 (je doute connaître un jour les DROM), ça fait encore beaucoup… On réfléchit… |
Textes théoriques
Ouverture. De la choréologie, sur le site Dehors , 2018-2021
Choriobase. Cartographie dynamique des régions naturelles [en réfection, le 4 janvier 2023], d’après Frédéric Zégierman, sur la base de Raphaël Zumbiehl, présentant les régions naturelles, leurs capitales et leur inscription paysagère (géologique, pédologique, hydraulique, agricole, architectonique, sociologique, politique…).
…
La région naturelle
Le concept de région naturelle est issu d’une longue histoire que nous avons tâché de retranscrire par ailleurs ; venu de la géographie humaine, il désigne une portion de territoire où s’imbriquent harmonieusement (« naturellement ») des réalités très diverses qui vont du sol et du climat, à la végétation, à l’agriculture, à l’architecture, et éventuellement aux données anthropiques, ethnologiques, sociologiques, voire politiques.
Bien qu’ayant revêtu une importance notable dans les débats géographiques de la France de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, celle-ci s’est peu à peu atténuée, avec le crépuscule de la géographie humaine. Sorti par la porte, il revient toutefois, de loin en loin, à diverses occasions, par exemple lors de la création des prototypes des régions administratives dans les années 60.
Il est également utile en biogéographie et dans les sciences naturelles, par exemple pour appréhender le complexe des végétations dans une unité cohérente (il est ainsi souvent présent dans les flores locales, pour nommer les entités inférieures à celle du département ou de la région).
La région naturelle, d’ailleurs, est un concept familier à beaucoup d’entre nous, ou plus exactement à beaucoup des habitants d’un territoire donné. De taille inférieure à celle du département, mais évidemment supérieur à celle de la commune, il désigne en effet un petit pays, une région historique, un terroir. Les mots ne manquent pas, et participent du flou de la définition qui l’entoure. En revanche bien connus (et vécus) sont les régions naturelles en tant que telles. Qui ne se représente pas la Beauce, le Médoc, la Saintonge, le Sundgau, la Flandre ?
Certes, certaines régions naturelles se confondent parfois aux anciennes provinces d’Ancien régime, mais c’est plutôt l’exception (celles-ci étant déjà souvent trop vastes). Il existe un épais guide réalisé par le géographe Frédéric Zégierman1 qui les recense (et visite) toutes, avec parfois des sous-régions identifiées, et c’est à partir de ce guide qu’on peut dresser la carte des régions naturelles de France, qui sont près de 450.
Contexte
Au départ l’idée est de travailler à partir de la notion de pays, terroir ou de région naturelle. Ces éléments étaient déjà vifs dans mon activité d’écologue, puisqu’on avait choisi, avec Philippe Julve (et sous son impulsion) et d’autres, au sein du forum ‘Phytosociologie’ de Tela-Botanica, de proposer des tableaux des végétations de chacun des terroirs de France. Raphaël Zumbiehl (RoZo) a réalisé un fichier SIG de ces terroirs à partir de la carte de Zégierman, en se basant sur la couche SIG (et donc les limites) des communes.
En 2017-2018, je réalisai une résidence avec Ciclic sur la région Centre-Val de Loire sur ce même thème : Situer. Je m’essayai à écrire des fictions brèves, des microfictions, entendues comme : des instantanés de terroirs, des récits vernaculaires, qui saisissent, en quelques mots, un aspect de ces pays à l’occasion d’une visite ‘éclair’ (j’aimais cette idée du kairos dans la découverte d’un lieu). Je poursuivis à l’occasion de mes déplacements professionnels (inventaires de la flore, des végétations ou des mollusques)) : Pays de Gex, Barrois d’Arc, Dervois, Queyras, Corbières, Planèze. Ces fictions venaient de visites généralement liés à des activités professionnelles. Je reprenais également des notes sur des lieux qui m’avaient frappés dans le passé (Médoc, Levézou, Flandre, Haut-Jura, etc.)
En 2017 je rencontrai Eric Tabuchi, dont je suivais le travail depuis longtemps, qui avait entrepris de saisir ces mêmes terroirs par la photographie. C’était L’atlas des régions naturelles.
En lançant un dossier sur le territoire sur Hors-Sol,j’ai proposé un texte sur la notion de région naturelle, d’abord avec lui, puis largement remanié pour Cap au seuil.
Je rencontrai finalement Frédéric Zégierman, et me mis à corriger la cartographie de RoZo pour la faire coller, au mieux, au tracé de celui-là.
De fait les cases se remplissent ; j’avais déjà affronté la question du territoire (i.e. de l’espace habité d’humains, du milieu au sens d’Augustin Berque), notamment avec Farigoule Bastard, ou L’entreterre, qui sont comme des récits de paysages, ou bien sous la forme originale de l’autogéographies avec GEnove (cette fois sur un territoire étranger) ; il y a maintenant ces textes brefs, qui s’accumulent (lentement, hélas, je n’ai pas souvent le temps de m’y consacrer)… Je pense que de toutes les manière d’appréhender un territoire, par la géologie ou l’hydrographie, par le paysage ou l’agriculture, par l’histoire ou la politique, c’est la fiction, la poésie, qui est l’outil le plus complet, le plus nuancé, le plus subtil pour le faire.
La forme devrait probablement toujours être fonction du paysage et des impressions et évènements qui l’ont émaillé ; mais on pourrait penser également que ces fictions du kairos sont la forme brut, minimale, d’un travail ultérieur.