Même aveugle, je vois le ciel sécant. Je vois les roches, les arbres et les bâtisses tachetées d’ombres comme l’entournure nette, comme un récit. Oui, je tremble et me trouble, mon âme s’afaisse, s’effondre et s’enfonce en d’autres divers lieux.
Oui.
Je reçois les briques.
Lucarne — je me recule, je me tapis dans mon propre œil.
Mourir c’est reculer : réduire l’angle de vue, l’encadrer. Meurtrière.
Vos pas dans l’escalier résonnaient qui craquait. Le soir était mâtiné de suie. Le soir bavait à travers la chambre. La poussière chargeait l’air.
J’avais du mal à respirer et vous vous approchiez. Tendre et délicate comme à l’accoutumée.
Mais vous marchiez, et dépassiez la porte de la chambre. Les papiers les paperasses et les cadavres de bouteilles jonchaient le sol.
Mon univers à l’époque était sale et vous aviez pu balayer l’obscur qui rôdait. Vous étiez plutôt l’orifice aveugle qui poudroyait la chambre. Vous le fîtes d’ailleurs mais comme en mon absence, comme en mon inadvertance, et vous le faites encore.
Mon inattention m’a poussé, vous a poussé, nous a poussés hors du cadre. Ce fut un plongeon dans le sombre le plus total, le plus nutritif. Foudroyés.
Vous combliez ma faim. Et ma faim se passa de moi.