J’inverse les saisons.
A mars, giboulées, je pense à la calme blanche de novembre. Je songe à ces jours de Toussaints, où tout se fait bas, et un cimetière, un enterrement ; des vieilles personnes vêtues de lourds manteaux de noir, des rides, l’ennui propre aux familles ; les journées dans les campagnes, les villages esseulés ; une grange, un lavoir ; les toits d’ardoise des églises ; les maisons qui manquent d’être rénovées.
Je songe aux tombes de ma famille, mais aussi à la lueur faiblarde mais tenue du soleil de l’hiver, qui manque toujours, mais parvient non à réchauffer, ni à éclairer, mais à donner de la matière à tout ce qui se meut dehors.
J’aiguise les saisons.