Les livres de Jaccottet, de loin en loin, nous parviennent. Ils tissent une langue, érigent une poésie comme jamais, depuis longtemps, nous avions pu approcher. A l’instar de Michel Deguy ou Yves Bonnefoy, le parcours de Jaccottet – toujours proche de celui d’André du Bouchet – qui irradie toute la culture française d’aujourd’hui.
Entre Jaccottet et du Bouchet, entre Truinas et Grignan, il y avait un espace, largement investi depuis, depuis lors et depuis ici, un espace montueux et lancé vers les suds, sur lequel des vaches, des genêts, des cailloux désignent le ciel nonchalant.
Entre eux quelques livres aussi, quelques lettres, une grande tristesse lorsque, dans l’intervalle, se dessine une limite, se tresse une fuite, la mort emporte, la mort emporte l’homme, l’ami, le poète, le premier.
Seul alors seul, il reste, Jaccottet, sous son château qui devient ridicule à être posé comme un gâteau sur une plaine sables mouvants qui se cherchent.
Et de Jaccottet nous viennent des livres, des lettres, une grande tristesse lorsque, dans l’intervalle, depuis lors et depuis ici, un espace monstrueux se noue.