De sorte que (démarrer comme ceci est tout à fait stimulant !), de sorte que, devant un choix de faits ou phénomènes, résulte plusieurs manières de les considérer chacun.
1. ou bien je les considère de manière neutre, et je tâche déjà de dégager les formes et les contenus ; ceci, soit de manière intrinsèque, soit à travers un jeu de comparaisons, dans l’idée sans doute pragmatique d’en établir une espèce de tableau élémentaire, induisant ou non des relations. De là sans doute l’idée de structures neutres régissant leur distribution élémentaire, et les relations entre éléments.
2. ou bien je les considère de manière pervertie, sous-entendant : 2.1 que moi qui les observe, je me sens impliqué dans cette observation, et que je ne suis pas plus neutre que — non plus — je ne suis objectif, et qu’ainsi dans la relation A ⟶ B, des éléments de A (a1, a2… an) échangent avec B (entendus, ces éléments, comme A(b1 ⇒ a1, b2 ⇒ a2, bn ⇒ an), etc.) — ceci dans une posture où c’est A qui considère B, sans du tout, ou pas complètement, prendre en considération l’univers (le contexte) de B.
Mais il y a l’alternative : 2.2 où moi, qui les observent, et eux que sont observés par moi, sont, de mon de vue uniquement (nous verrons plus loin le cas contraire), ni neutres ni objectifs. Dans cette version du rapport, les éléments de l’ensemble B qui intéressent A sont mouvants, mais toujours sous la dépendance de A, selon la formule suivante :
A ⇒ B
A(a1, a2… an) ⇒ B(b1, b2, bn)
et
A(an ⇒ bn ⇒ an) ⇔ B(bn ⇒ an)
Pour résumer :
Soient A = (an, an, an) et B = (bn, bn, bn)
cas 1 : A ⇒ (B ⇒ A)
cas 2.1 : A(an) ⇒ B(bn ⇒ (B ⇒ A))
cas 2.2 : A(an) ⇔ B(bn ⇒ (B ⇒ A))
Mais il existe un autre cas de figure, qui préfigure un réel début de communication entre A et B. C’est le cas où A et B, avec plus ou moins d’équité, se considèrent l’un l’autre réciproquement.
cas 3 : A(an) ⇔ B(bn)
Observons à présent des exemples classiques de ces quatre types de relation :
relation posée par | relation neutre | relation non-neutre |
A | 1 | 0 |
A et B | 3.1 | 3.2 |
A ou B | ? | 2.1 |
? | 2.2 |
Dans le cas de figure 0, c’est une relation d’autorité pure, de dogme.
Dans le cas de figure 1, ce devrait être l’examen scientifique, ou, pour ne pas réserver cet état à la science moderne occidentale, à la relation analytique-symétrique (quel que soit le degré de vérité induit, il est toujours souverain — hors dogme).
Les autres sont les figures les plus complexes.
Dans les cas de figure 2 (2.1 et 2.2), il y a une volonté de neutralité, mais elle est déçue, polluée par une idéologie (quelle qu’elle soit). Elle feint d’être objective, mais elle est arbitraire (cf. la Note cénologique 3). Elle partage cet arbitraire avec le dogme, mais elle peut se permettre de sortir de l’ordre de la non-autonomie de décision.
Dans le cas de figure 3, le cas 3.1 peut être assimilé à la relation de type 1, mais le 3.2 relève de l’idéologie également, sans autorité de la la part de l’objet.
Notons que la case vide, cas où A et B pourraient, tour à tour ou en même temps, se considérer réciproquement, est une aberration logique — en quoi je pense qu’elle tient d’un nouveau cas de figure qui peut-être échappe au langage et/ou à la faculté critique ici en cours. Ce serait comme une espèce de double pénétration, comme les gastéropodes sont en capacité de le faire dans l’acte sexuel, je ne sais pas s’il est possible, pour nous humains (c’est-à-dire dans l’ordre de la noesis), d’imaginer ce qui est réellement en jeu dans ce type de relation. Quoi qu’il en soit, ce type de relation de double réciprocité, dans le champ critique, implique de fait une double production de résultat, je ne vois pas aujourd’hui de fait humain (science, art, philosophie, religion) qui y parvienne. À moins que ce ne soit simplement ce qu’on appelle (nombreux en tout cas) l’amour ou la relation amoureuse…
En outre, il faudrait ajouter à notre simpliste tableau une dimension supplémentaire, celle de l’autonomie de décision, précisément, des parties. On aboutirait ainsi en réalité à 8 possibilités, combinant trois dimensions : intention (0,1), autonomie (0,1), neutralité (0,1).
D’où :
A | 000 | réflexe | PHYSIOLOGIE |
B | 001 | tabou | ETHIQUE |
C | 010 | habitude | SOCIOLOGIE |
D | 011 | désir/amour ? | RELATION AMOUREUSE |
E | 100 | dogme | RELIGION |
F | 101 | règle | IDEOLOGIE |
G | 110 | loi (convention) | POLITIQUE |
H | 111 | axiome | SCIENCE |
Je connais que ce schéma est très simplificateur, et je suis actuellement dans l’incapacité de préciser s’il est complet ou non. Il m’invite toutefois ainsi à décrire sinon définir les différentes approches ou méthodologies de la relation…