Tout un morceau d’internet ne sert pas à la création. Comme il y a un morceau qui n’est là que pour faire joli, et un autre qui ne sert qu’à vendre, un autre de ces morceaux flatteurs sert à assouvir nos besoins infantiles de ne pas perdre trace, de ne pas perdre pied, et d’archiver.
La formidable puissance du logiciel permet de stocker ou d’exhumer des monceaux entiers du passé, des oripeaux glorieux, ou moins glorieux, qui rassurent, et plaisent à l’enfant que nous portons.
Havre des collectionneurs et des nostalgiques, internet peut devenir une grande machine à ressasser, à remonter le temps, et plus que ça, à rapporter les sensations et impressions qu’on avait dans le temps.
Images, séries télévisées, films, jouets, tout y passe. C’est enquoi il est surnuméraire, tout ce stockage sans fin. Cela peut être une qualité : cela brouille les traces et pistes de nos égarement de l’écran d’aujourd’hui.
Cela a une autre fonction : peut-être par ce biais, parviendrons-nous, à force d’informations collectées et rassemblées, à remonter le temps ? Ou bien à modifier le temps ? Internet, un tunnel vers la plus oublieuse des mémoires.