On est là plutôt dans l’artisanat, dans tout ce qu’il a de sacré, traditionnel, historique (c’est deux mots pour le premier).
Il y aurait beaucoup à dire, sur les outils, les techniques, les écoles, l’histoire même, mais nous restons sur l’objet et les mots le saisissant.
Papiers > mériterait un autre article ;
Feuilles Les pages d’un livre sont imprimées sur une même feuille ; celle-ci est alors pliée de sorte qu’apparaisse le livre. Et c’est donc un cahier, qui est ainsi formé : par collage sur un onglet, ou par surjetage (couture). Les pages sont alors coupées pour devenir telles, puis l’ensemble est rogné ou massicoté.
Les feuilles s’appellent, de la plus grande à la plus petite : colombier, jésus, raisin, carré, coquille ou couronne.
Elles peuvent être pliées une fois (in-folio, ou la page pliée donne deux folios et donc quatre pages), deux fois (in-quarto, noté in-4°, c’est-à-dire composé de quatre folios et de huit pages), trois fois (in-octavo, noté in-8°), quatre fois (in-seize) ou plus.
La part du livre
Les mots sont fameux, recueillis ici simplement sur Wikipédia :
Ais Planchette de bois utilisée lors de la mise en presse et aussi plat d’un in-folio
Cahier Ensemble de feuillets pliés 1, 2, 3 ou 4 fois puis cousus les uns à la suite des autres au moyen d’un cousoir. Le fil utilisé est toujours du fil de lin, que l’on utilise des rubans de lin ou de coton ou encore des ficelles de chanvre.
Chasse Distance (3 à 4 mm) de laquelle les plats débordent du corps d’ouvrage, en tête, en queue et en gouttière. (voir schéma)
Coiffes Extrémités du dos rabattues au-dessus des tranchefiles.
Contreplat Intérieur du plat.
Corps d’ouvrage L’intérieur du livre, sans les plats ni la couvrure.
Collationner Vérifier la bonne suite des pages.
Demi-reliure Reliure dont les plats sont pour partie recouverts de papier.
Dos Le côté visible une fois le livre rangé normalement dans une bibliothèque et sur lequel on dore le titre.
Entrenerfs Distance séparant les nerfs entre eux.
Fonds Plis des feuillets doubles.
Gardes (1) gardes blanches, placées au début et à la fin du volume avant la couture, pour le protéger et améliorer sa présentation ; (2) gardes couleur, en papier marbré, décoré ou uni, appliquées après la mise en toile ou en cuir et collées directement sur le contreplat.
Gouttière Côté opposé au dos.
Mors Angle de 90° formé par le fond des cahiers de début et de fin lors de l’arrondissure. Il a pour hauteur l’épaisseur des plats qui viennent s’y plaquer. C’est aussi le nom du cuir ou de la toile qui revient sur les plats dans une demi-reliure.
Nerfs À l’origine, traces visibles, en relief sur le dos, des nerfs sur lesquels le livre était cousu. Aujourd’hui ce ne sont plus que de simples décorations, qui tendent d’ailleurs à disparaître dans la reliure contemporaine.
Plats sont les deux cartons recouvrant le livre (plat avant et plat arrière…).
Plein cuir, plein maroquin, plein chagrin, etc. Ouvrage relié entièrement en cuir.
Queue La queue est la partie inférieure de l’ouvrage.
Signet Ruban fixé en tête du livre, destiné à marquer la page où s’est arrêtée la lecture.
Tête La tête d’un livre est le côté supérieur de l’ouvrage (voir schéma).
Tranche Indifféremment les trois côtés du livre autres que le dos, qui peut-être de tête, de queue ou de gouttière.
Tranchefiles Petite bande de soie ou de cuir, unicolore, bicolore ou tricolore, placée sous la coiffe, servant uniquement de décoration.