Quatrième volume, perpétuellement en préparation et recollement, et probablement le dernier de la liste, fût-il sans cesse recomposé, Dans la dition, également appelé dans le temps Topomanie, rassemble des essais fragiles sur l’espace, notamment en littérature ; il s’intéresse aux errances, aux cartographies, aux paysages, aux conquêtes, aux villes, aux mondes clos, à la nature, bref, au dehors, l’ectologie1.
Il n’a pas vocation, pourtant, à enjoliver cette réalité du dehors ; fermement ancré dans son appareil conceptuel, l’auteur, par ailleurs naturaliste, ne parvient plus à céder aux sirènes de la deterritorialisation ou de l’hétérotopie ; paradoxalement, il en vient même à rejeter le concept, qu’il juge ou mal posé ou mal compris.
Il y a une littérature de l’espace qui fascine, mais elle fascine aussi grâce aux bords, aux frontières qui façonnent cet espace (non moins qu’elles irriguent le langage même). C’est en somme cet entre-deux, cette paroi entre dehors et dedans, entre l’autre et le même, entre le monde et moi qui est ici parcourue, avec plus ou moins de rigueur et plus ou moins de démence.
On revient alors à l’habitat, à la maison, et aux racines, tout ce qu’on aura pourtant combattu alors. Peut-être parce que l’activité de parcourir des espaces entretient quelque rapport avec la mort, donc avec la vie.
L’ensemble est ainsi relativement monomaniaque, quoique hétérogène, et l’assume : c’est finalement dans l’espace et dans la littérature sur l’espace, que peut s’épanouir notre notion d’inquiétude… C’est aussi et enfin l’occasion de constater qu’il y a là des genres un peu moins délaissés qu’à l’accoutumée (la poésie par exemple), et surtout des langues étrangères. Là encore sans doute un effet de cet itinéraire.
On cherche encore des textes, on en a déposé certains, et plusieurs restent à écrire. L’ensemble est loin d’être prêt, un peu comme, au moment du départ, on oublie toujours quelques chose.
A. Notes critiques
« Je ne sais quel miroitement, en dessous, peu séparable de la surface concédée à la rétine »
Notes sur la contre-culture
Lettre à Nathalie Quintane
Au moment critique (2)
Commun héritage (avec Philippe Aigrain)
Petite postface à toute critique
Le mythe du mythe
B. Nonlivre
Paysages automatiques de Jérémy Liron
Décor planches
D’outre-tombe Koltès
Lettre à Jacques Derrida
Notes sur la chanson
Melanchorea
Conversation générale
C. Poésie ?
Notes sur le dernier Michaux
René Char aujourd’hui
Paysage Mur (sur Caisse claire d’Antoine Emaz)
Souci du dehors, les voi de Fred Griot
Poète cherche récit: I (Brosseau), II (Taïeb), III (Manon)
D. Choréologie littéraire générale
La ville invisible (sur Projet El Pocero d’Anthony Poiraudeau)
La rugosité du monde (sur Béton armé de Philippe Rahmy)
L’occupation des sables (phénomène et matérialisme chez Arland Drieu Gadenne Guérin Guilloux Pons Ganiayre Thomas)
Raspoutitsa
Écrire & la nature (Manganelli, Zambrano, Giono)
Catabase et paysage (Rulfo, Morisson, Krzyzanowski)
Le chant des abysses (sur Horcynus orca de Stefano d’Arrigo)
- La science des phénomènes du dehors se distingue de la science des phénomènes de l’en-dehors, ou exologie, qui présuppose une relation avec un dedans : les voyages touristiques relèvent de l’exologie, et entretiennent donc un lien ontologique avec la maison ou le soi ; l’ectologie cherche à s’abstraire de tout lien ontologique avec l’observateur. ↩