Un texte de Pistes et sillages, une série de textes poétiques nés de l’écoute des préférés de la discothèque. Base d’improvisation, ou simplement paysage et divagation. Une anthologie.
Sommaire [masquer]
- 1 Dévotion
- 2 Appel à la prière
- 3 Procession
- 4 Cadeaux et agents
- 5 Prière du Seigneur
- 6 Hymne
- 7 Écriture
- 8 Introduction à la prière
- 9 Dans cette maison
- 10 Réponse du chœur
- 11 Annonce
- 12 Appel à l’autel
- 13 Appel à l’autel (introspection)
- 14 Le sermon de Dans les doux bras de la vie, A : le père
- 15 Le sermon de Dans les doux bras de la vie, B : le fils
- 16 Le sermon de Dans les doux bras de la vie, C : le saint-esprit
- 17 Invitation
- 18 Sortie d’église
- 19 Benediction
- 20 Posthude un peu au-dessus du tempo
- 21 A la fortune du pot
Dévotion
Dès le jour deux séquences se croisent. Deux ligne qui, pour être très écartées, se ressemblent d’abord en tant que lignes.
Il y a une séance ponctuée, une anse dans le silence, un appel, volontaire, appliqué, mais grave.
Il y a un chemin dans les terres éparses, abandonnées, pleine de fleurs sauvages, de papillons, de retards considérés.
L’une et l’autre se succèdent, parce que le temps est ainsi fait, et empêche, mais l’une et l’autre se font face, à un certain moment, à un certain moment, et l’allure et la peine s’entendent. L’allure, pas pour ça qu’elle est futile — quant à la peine, c’est pour dire surtout le solennel.
Alors elles s’embrassent et entament un pas de danse. Elles dessinent une aire, et sur cette aire, etc. La peine enseigne à l’allure les éclats de la puissance, l’allure la beauté du rythme. Le jour s’embrasse.
Appel à la prière
Voilà l’appel.
Comme les uns et les autres se dissimulent dans les boiseries, intervient le cornac. Un grand type, aussi grand qu’il était sec. Une gueule d’or, un timbre éraillé par la voix. La voix trop donnée.
Les autres viennent, s’alignent derrière lui. Il est toujours suivi de ce petit gros, impeccable bien qu’à l’air louche. C’est lui qui,par sa présence hachée, donne le pas sur lequel le grand type à la bouche dorée rameute ses collègues. Ça fait comme un défilé, on n’avait jamais vu ça : l’aire est devenu une rue, soudain, le soleil tout en haut frappe, il y a de plus en plus de curieux qui s’accompagnent et puis soudain encore
Bim boum bada-boum
On passa dans une autre dimension. On se bouscule, on se secoue, on se provoque, on se chamaille, quand soudain encore
Elle arrive.
La peine et l’allure reviennent devant bouche d’or.
Devant nous s’enlacent. C’est beau et long. C’est comme un baiser. Pas un baiser qui s’échange devant des badauds voyeurs. C’est une promesse de baiser qui nous est faite, tout en soie et chrome, et peaux caressées et fouettées.
Arrive alors un autre type, encore, soudain.
Procession
Affable, joyeux, il s’approche du chœur et, la main sur l’épaule, pédagogue et compréhensif, il propose une méthode.
Ça a l’air de fonctionner. Le groupe se défait et chacun travaille alors à son étude.
Un pas, un geste, un clin, quoi que ce soit qui permette à la troupe de s’émouvoir, à la maison de devenue assez grande, à grand coups de balai ou de hanches, pour accueillir la foule.
Cadeaux et agents
Ce que j’aime particulièrement, c’est le petit mec derrière, qui tremble de tout son long. Il y est et y croit. Pour le reste, c’est fascinant.
La danse s’est accordée maintenant, et le procession s’est arrêtée, la maison s’est élevée, et différents couples ou groupes s’essaient à des figures plus ou moins périlleuses. On dirait un concours de faconde. Le petit mec derrière est là, tient bon. À côté le petit-gros l’air louche mais impeccable costume trois pièces mène.
Les bouches dont bouche d’or s’illustrent.
Ainsi de suite. Puis la peine, qui donne le ton.
Prière du Seigneur
Les choses stoppent net. L’appel prend fin.
Les âmes se rassemblent, comme autour d’un foyer.
Les unissons. Une pression légère, appliquée par les tempes, sur le monde, et vibre la voûte de cette émergence.
Unisson.
Puis les âmes se rassemblent à nouveau, la pression-tempe qui tempère d’un silence marqueté.
Puis les âmes s’envolent à nouveau, tenue par la bride de la pression-tempe, premier refrain enchanté.
Silence d’âme. Unisson.
Tempe.
Pression.
Tempe.
Sang. Pouls du sang qui donne. Donne. C’est la fin, c’est le rythme, sur sa fin.
(Pause)
Hymne
À quelques pas de là, dans une bâtisse de bois, les mains jointes, d’autres histoires, d’autres natures s’élèvent comme fumée sans feu.
On mange peut-être, on bavarde, on blague. On rend grâce, surtout, on se félicite moins du soleil, qui est une faveur généreuse, qu’à nos retrouvailles, on serre les mains encore, c’est une véritable salade de mains, de coudées, de tapes sur l’épaule, on célèbre la réunion par l’unique objet de notre secours. La main.
On sent bien qu’on retient encore un peu le plaisir — c’est d’ailleurs ce plaisir : retenir.
Jusqu’à ce que…
Écriture
Ha !
Ça lâche : les âmes évoquées avant maintenant s’éparpillent dans tout le maison.
Celle-ci n’est plus qu’une celle des mains, celle des voix, celle des âmes, une maison pour une seule ferveur.
Et ce roulement, qui est comme un rire tout à coup. Ça vient ça vient…
Ça part ! Ha !
Viens ! Ha !
Viens ! Ha !
Viens ! Ha !
Roule, et repars… éloigne… détends… mais
Roule ! Ha ! Sautille, bondis, jaillit de plus en plus lointain guilleret distant et
On recommence une ronde, allez, sans à-coup, sans heurt, on balance, sans résistance, roule
Qui appelle ?
Roule, qui appelle ?
Retour balance, appelle, appelle, siffle, appelle, siffle, appelle,
Roule, roule…
Roule…
Défais…
Introduction à la prière
Nous ne sommes pas sans ressources, mais il y a un temps pour tout.
On est venu, cette grande bouche d’or, patinée par le temps,
Cette voix rocailleuse et un peu brisée
par l’usage.
Tout est destiné à perdre.
Nous nous retenons un instant, tous, devant sa stature.
De témoin.
Dans cette maison
Oui
Réponse du chœur
Lève la main, et laisse la choir.
Nous sommes ensemble, nous te voilà.
Et voilà tout.
On résume un peu la situation, tandis que l’allant va de plus belle, sans exagérer, chacun retrouve sa place et sa tâche, à lui assignée, et on avance, tranquillement, dodelinement, doucement.
Mais jusqu’à un certain point. Car une fois que l’amble est pris, on voudrait ruer, marquer un arrêt, marquer une cadence, en vérité, c’est ça, un
point ! Han !
Et on déroule la phrase gentille, au besoin enrobée, comme un feuillage et tout de suite derrière le vent dedans, et puis la troupe repart, timidement, doucettement, on creuse un nouveau sillon, on ouvre un nouveau sentier, dans les hautes herbes, dans les frondaisons, on y presque un plaisir discret, et…
On nous arrête.
Annonce
« On y est presque » dit quelqu’un, et un autre « Enfin nous arrivons dans notre maison,
enfin nous l’avons trouvée, trouvée, trouvée »
Et
« Finies l’errance, la déshérence, l’inquiétude »
Et
« On va pouvoir se reposer, délier nos jambes, délier nos corps
nos bagages, nos cœurs no cervelles »
Et
« Poser des choses lourdes, nous arrimer… »
Un couple entame une chamade. C’est simple et vrai, les autres enchaînent.
Tout un tas de bouches qui font voix et qui font âme, on avance,
on danse, en cadence,
ça bouge pas mal, on oublie tout, tout à l’esprit
de la danse,
de spas qui s’enchaînent des petits
ponts des
pas chassés
des ronds
de chat
Et une par ici ribambelle
e t une par là sarabande,
un enchaînement, une cas-
cade et ça tombe et repart et
saute et parte et corte et porte et
STOP !
Appel à l’autel
La voix reprend, une seule mais lourde
et pluvieuse.
Voici le chemin, voici la maison
ET voici la mission.
Pour qui l’accepte, pour qui la dénonce,
voici la porte et qui osera
la franchir ?
Appel à l’autel (introspection)
Chacun se replie, en soi.
Et frappe du plat de la main
es grands murs de son corps et de son cœur.
Redéploie à l’intérieur
le dehors de la maison
Le choc des voix
le poids des âmes
Chœur ensemble pour un bout de temps
Puis retour à l’individu.
(Pause)
Le sermon de Dans les doux bras de la vie, A : le père
Et alors,
dans le silence,
il vint.
Il se plaça au milieu,
et il se tint là.
Imposant.
Boisé.
Présent.
Une larme sur la joue.
En joie.
Il commença.
Tranquillement.
Il fallait se rapprocher.
Il fallait presque Le toucher.
Pour Le toucher.
Il allait.
Il alla.
C’était au beau milieu, de toutes
les coordonnées.
Cela flexait, cuissait,
ployait, sous Lui.
Cela dansait, déposait,
reposait,
sous Lui.
Il arriva.
On était tous autour.
De Lui.
On tâchait de saisir
ce qu’il se passait,
et on ne savait pas trop.
Cela cordait, cela ferrait,
cela pointillait
puis glissandait.
C’était intensément
beau.
Il ruisselait, dégageait
déviait,
puis tombait,
flasquait,
et remontait,
étourdissait,
s’étourdissait,
tournait,
détournait,
retournait,
soudain,
pour la fin,
du jour,
la fin
du monde.
Comme un accord
interposé
dans la marche du monde,
faisait règle.
Comme un accord,
délié, quand tout
soudain,
était-il seul ?
Un autre vint,
un autre arriva.
Celui-là était collier,
était écharpe,
était vagues, plus que cordes.
Il babillait dans le fond,
comme un paysage
qui se fait point
du jour.
Si l’autre ne savait pas,
il fit mine de savoir
l’Accord.
Un accord.
Un autre accord,
arpégé.
Une descente.
Une descente des terres noires
des eaux noires
des suds noirs.
Ça repart, quand, tout à
coup
« Un autre, un autre »
Entendit-on dire.
Ils étaient trois.
Le fonds, le phénomène,
et leur piston.
Ils arrivèrent alors tous.
Le fonds devint proéminent.
Acéré.
Et ce fut la danse, de nouveau.
On se détira,
sur les bords.
on accompagnait,
de pas éméché,
fébriles,
incertains,
cette nouvelle gigue.
Ça vient.
Revient.
Le petit homme vint se placer devant les autres.
Il trafilait, lui,
extrudait,
frôlant les arias.
Le fonds lui répondit.
Calme.
Qui chercha, dans les recoins,
dans les bestioles des recoins,
des formes, de minuscules formes,
aiguës, aiguës…
Les autres faisaient escorte.
Les autres faisaient escorte.
Les autres faisaient
escorte.
Il y eut quelques brefs échanges.
Puis une échelle,
nouvelle.
Le petit homme revint
au centre.
Enfin juste devant
le centre.
Tout émulsionnait,
comme on sentait le fonds
déterminer l’horizon,
les autres cherchaient à lui échapper,
jusqu’au
point.
Point.
Le sermon de Dans les doux bras de la vie, B : le fils
Après ce point
entrevu…
la danse.
La danse s’efface, s’achemine, se détache
la danse avance, s’efface,
s’achemine, la danse…
La danse monte, s’écroule,
s’en va, la danse
revient, éclate, défait,
détache, remonte,
délace, embrasse,
et la danse…
La danse tache, la danse tire et hue
et dia et tire,
la danse
jusqu’au dernier
éboule-
ment.
Le sermon de Dans les doux bras de la vie, C : le saint-esprit
Le fonds est une marée
de vagues, calme, le retour
de la marée, après
cette longue absence,
se revenir doux
mais sérieux.
Sérieux.
Le fonds est là,
partout.
Tout est devenu fonds et
phénomène.
Tout est devenu
tout.
Il n’y a plus de dimensions,
d’échelle,
de perspective.
C’est le Fonds.
Quelque mémoire,
quelque regret,
quelque photographie,
délavée,
que tu puisses porter
en toi,
le Fonds les
annule.
Des vagues, des ondes
successives et répétées,
je veux dire entêtantes
des éternels revenir
blêmes ou suffoqués,
des étrangements,
des étagements,
des écumes nombreuses
de milliers de souvenirs
mélangés
qui s’échouent
sur la rive,
sur la
sur
Invitation
« Mais on n’est pas là pour pleurnicher ! »
dit le Fonds, maintenant locomotive de cette
Invitation !
Invitation !
Venez, viens !
Invitation !
Venez, viens, viens, venez !
Venez tous
et toutes
venez visiter
le miracle
qui est en train
de
Invitation !
Invitation !
Venez ! Viens !
venez voir le mi
venez voir le mi
venez tous voir le miracle
qui vient de se pro
de se pro
de se pro
de se produire,
pas pus tard que tout de suite !
L’un des membres
de la ronde vient nous exposer les raisons
de pourquoi il serait
judicieux
de rejoindre
la gigue, et il le fait
putain,
bien.
Venez, dit-il en substance,
viens ! Suis mon invitation.
Les autres le secondent,
en effet ce pourrait être
un genre de
Invitation !
Quand revient le petit homme au centre,
ou presque,
qui enchaîne les rondes
et les révérences,
reprend le discours,
substantiellement,
de l’autre,
sans jamais négliger
de déraper
dans le bonheur,
dans la joie de cette
invite
de cette
invite
de cette
invite
et tous de le rejoindre en chœur
a-t-on déjà parlé de chœur ?
il s’extirpe et s’échine
jusqu’au dernier souffle,
pour nous proposer de suivre
pour nous proposer de suivre
pour nous
pour nous
pour
pour
Invitation !
Et ça repart jusqu’à
ce que ça s’arrête…
Tranquillement
allongé.
(pause)
Ouf.
Nous voici sur le flanc.
PLS.
Abasourdis.
Étourdis.
Ébaudis.
Nous allons maintenant,
tranquillement,
lentement,
nous diriger
vers la sortie
de ce machin.
Je nous laisse le temps
de reprendre nos esprits
impurs n’est-ce pas,
pour nous réunir,
pour nous séparer.
L’accord !
L’échelle !
On se calme.
On se reprend.
Oui nous laissons les doux bras
de la vie,
du moins celle-ci.
Les doux bras de la vie.
Fonds.
Les doux bras de la vie.
Fonds.
Les doux bras de la vie.
Fonds.
Les doux bras de la vie.
Fonds.
La vie des doux bras les.
Sortie d’église
C’est un dur moment,
nous allons le passer dans le bien-être,
la crème douce,
de la communauté.
Le Fonds nous explique,
sans le dire,
que nous allons maintenant,
bientôt, devoir entrer en
résonnance, ce qui n’est pas toujours
si évident.
« Vous allez meurtrir
l’enfant en vous,
devoir affronter
le père en fous,
et aussi vous mesurer
à l’incommensurable,
vous,
toi, !
que j’ai invité
à venir, prends ce mantra
dans la gueule.
[mantra]
(pause)
[mantra]
Une chose belle, de la
pulpe des doigts et du clap
des mains…
Mais les autres doivent exprimer leur accord,
sans jeu de mot, ils,
chacun son tour,
viennent donner leur voix,
pour l’ensemble de la chorale,
comme une répétition,
ou les quelques mesures gâchées
au pied d’un enregistrement,
quand on veut ne voir qu’une ligne
qu’un pied,
qu’une main.
Et ainsi font,
avec le Fonds derrière,
comme c’est naturel,
ainsi font, s’exclament,
s’esclaffent,
font les malins,
se font remarquer,
se font bien voir,
s’entraînent,
se déchaînent,
se lancent, comme pour une
contre-soirée,
élastique,
échevelée…
quand tout à coup,
le Fonds remet les pendules
à l’heure.
Stop. Pas.
Stop.
Rythme.
Crécelle.
Vague ondée.
Rythme.
Clochettes.
Cymbalettes.
Qeulqu’un souffle soudain « Ho ! »
Rythme entêtant.
Clapent les mains.
Rythme.
Clap.
Ho !
Clap, clap, clap, clap-clap, clap-clap
Ho !
Clap, clap, clap, clap-clap, clap-clap
Ho !
Clap, clap, clap, clap-clap, clap-clap
Ho !
L’un d’eux expose les aspérités du soleil,
ou plutôt de sa couleur, de la couleur du soleil,
qui n’est pas celle qu’on croit.
Clap, clap, clap, clap-clap, clap-clap
Ho !
Clap, clap, clap, clap-clap, clap-clap
Ho !
Clap, clap, clap, clap-clap, clap-clap
Ho !
Un autre sur la brèche,
Han, le coup de fouet,
Han,
Aïe !
Clap, clap, clap, clap-clap, clap-clap
Ho !
Clap, clap, clap, clap-clap, clap-clap
Ho !
Clap, clap, clap, clap-clap, clap-clap
Ho !
Et tout s’éteint,
et tout s’éteint,
le Fonds,
le reste,
les autres,
et tout s’éteint.
Benediction
C’est comme une séparation,
mais c’est une prière,
une embrassade.
C’est comme une distance, ou des larmes,
mais c’est une main
qui caresse.
Le Fonds reprend le dessus :
là, là-là, là-là, là-là, là-là,
la-la, la-la, la-la, la-la.
C’est comme une non-danse
qu’on ferait à deux,
enlacés-non enlacés.
Le Fonds reprend le dessus :
là, là-là, là-là, là-là, là-là,
la-la, la-la, la-la, la-la.
Une berceuse, pour ne pas dormir,
les sirènes les klaxons,
de la ville,
comme chez le Maître,
les distensions entre les gens,
les cris, les pleurs,
les silences et les peurs,
les organes de la solitude,
les empreintes de l’angoisse,
mais ce n’est pas ce cri
ce n’est pas ce souffle,
ce n’est pas
c’est la
c’est la
joie.
Posthude un peu au-dessus du tempo
Il va falloir se séparer.
Il va falloir se dire au revoir.
Et c’est
un dernier,
un dernier pour la route.
Tous reviennent alors
que tous étaient partis.
On se retrouve, entre bonne gens de la bonne fraternité, on retrouve la cuisine de son voisin comme si c’était la sienne, on se reprend à charrier, à raconter des blagues, à évoquer des souvenirs, à prendre à parti, à chercher à reformer, dans ce groupe hétérogène, des parts, des distances.
Et c’est ce que finalement le Fonds, d’abord, puis suivit de tous les autres, racontent, sonnant le tocsin, quasi un glas, une fantasia.
Les deux coups de klaxon du Fonds, qui était l’invité et qui est devenu notre hôte… à tous.
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A la fortune du pot
Chacun se retrouve, finalement, ayant abandonné ses charges, ses fonctions, autour de la table, autour d’un pot, qu’on aurait béni, qu’on aurait choyé, et qui nous porterait chance, jusqu’à la prochaine embuscade.
Ce moment de grâce est à présent terminé, il convient, chacun, de retrouver sa chacune, et chacune sa chacun, et de tous les deux de retrouver son foyer, et reprendre une vie normale.
Ce que nous avons vécu, en quelque sorte, et que nous célébrons avec ce repas, c’est la communion dans ce qu’elle a de plus pur, de plus affranchi, de plus fraternel.
Merci, donc, à toutes et tous,
merci d’être venus et d’avoir participé,
bien voulu participer, à ce jeu de dupes,
qui est un jeu de chaises musicales,
et aussi une
anamnèse.
Soyez forts,
croyez en vous.