…est né en 1976 dans la Drôme (en 2016, il atteint donc ses 40 ans, et en 2066, ses 90).
Il ne termine pas une recherche en littérature comparée (à Grenoble, sous la houlette de Pierrette Renardߙ, et nourrie aux mots de Jean Oudartߙ, Claude Ambroiseߙ et Nabile Farèsߙ) — il collaborera toutefois au Centre de Recherches sur l’Imaginaire avec Philippe Walter (cocurateur de plusieurs graals en Pléïade).
Grâce à quoi il met un pied dans le monde de l’édition, via Jean-Pierre Boyer (Fourbis/farrago), Christophe Bident et surtout Parham Shahrjerdi et Monique Antelmeߙ, avec laquelle il sympathise lors du colloque Maurice Blanchot de 2003, lorsque celle-ci renverse une entière carafe d’eau sur ses genoux.
Il se réoriente alors vers un BTS en Gestion des espaces naturels.
Revenu sciemment au pays après Grenoble puis Angers, d’abord à Dieulefit où il avait grandi, puis à Taulignan, où il fait chaud (fors le mistral), il cofonde une association d’éducation à l’environnement qu’il coanimera durant dix ans, période durant laquelle il découvre la botanique et la phytosociologie. Le piétinement lui permet également de se spécialiser en malacologie continentale terrestre, à savoir en caracoles.
Dans le même temps il poursuit ses recherches auprès des amis de la rue Saint-Benoît. Grâce à Christophe Halsbergheߙ, il sert un mémorable café à l’École des Chartes à Jacques Derridaߙ. C’est également l’époque où il fait la connaissance d’Emmanuel Delaplanche qu’il publiera plus tard chez Publie.net.
Croisant François Bon à un concert de Keith Richards, il publiera grâce à lui parmi les premiers titres de Publie.net (deux essais issus du travail universitaire sur Pascal Quignard et Maurice Blanchot, un poème sur la mort du père, Trame, et un récit, Pas rien, salué par l’unique Guénaël Boutouillet).
Par ailleurs chansonnier, il grave quelques morceaux dans sa cave, qu’à l’occasion il débite sur scène, entre un verre d’Uva di Troia et l’indifférence générale, dont le tube de 2002, La rivière, qu’il chanta alors avec Amandine Roussin pour Jean Lebrun et Travaux Publics (en 2007). Une sélection de morceaux écrits séparément ou à deux, la seule d’ailleurs jusqu’à aujourd’hui, est enregistrée quelque temps plus tard, en 2010-2011, aux bons soins du Studio 1967 et de Gilles Amiel de Ménard, qui deviendra également le fidèle ami politique, de musique populaire et de randonnées dans la garrigue.
Il fonde avec Parham Shahrjerdi la revue en ligne Hors-Sol qui publie de loin en loin des textes amis. Coup sur coup disparaissent Blanchot et Derrida : autour de Monique Antelme nous nous solidarisons alors, contre les excès de publication, mais relativement en vain. Monique disparaît en 2012 et avec elle, l’engagement typique.
Par Bon encore, il rencontre Patrick Chatelier qui l’invite à participer au collectif Général Instin ; par ce biais (ou ce prétexte), de fil en aiguille, alors qu’il s’exile dans la ville de Gênes par amour du poulpe, il rencontrera l’éditeur Benoît Virotqui publiera Farigoule Bastard en 2015, nommé au prix Wepler, aux côtés de Pierre Senges, qui le recevra. Le livre reçoit lui le prix Jean Follain à Saint-Lô (c’est en Normandie).
Il publie la série Bornes, sur son expérience de l’aménagement territorial, dans la revue Remue.net. Engagé comme réserviste dans l’armée Instin, il cosigne Climax chez Othello (obscur, mais talentueux et courageux éditeur) avec Sereine Berlottier, Nicole Caligaris, Patrick Chatelier et Laurence Werner David, et jette les premières semences de ce qui deviendra la troisième traduction de l’Anthologie de Spoon River d’Edgar Lee Masters (toujours chez Othello).
En réalité non-traducteur de l’italien (et non de l’anglais), il propose çà et là un Niffoi (Retour au pays), quelques pages de D’Arrigo (Code sicilien) et d’autres broutilles (Manganelli, Bufalino, parfois Pavese). Poursuivant avec Publie.net en tant que responsable de la collection “essais”, il y publie Local héros en 2016, une farce à charge autant sur le rock FM que sur le rock (qui se prend au) sérieux, prélude à une série en cours de production sur la contre-culture. Un deuxième volume porte sur Pink Floyd. Un troisième attend Prince. Toujours chez Othello, il prépare un roman sur la ville de Gênes, GEnove, d’abord imaginé pour le net en 2012, et considérablement remanié pour le papier, support phare de 2017. Il l’appelle autogéographie.
Mais la vie prend des tours sans cesse nouveaux. Installé libéralement comme naturaliste depuis 2013, il a la chance d’enchaîner plusieurs résidences (Saint-Claude, Tours, Rennes, Fontainebleau) qui lui amènent un matériau important sur le territoire et de l’eau au moulin de la réflexion sur lui qu’il développera dans la série… Résidence (au sens de l’habiter, non au sens du dispositif).
C’est l’époque où il met toutes ses affaires en consigne à la déchèterie ou en carton dans le berlingot et qu’il traverse les Alpes par le col de Larche, jusqu’à Gênes, donc.
Chez Publie, il fait paraître le troisième volume éponyme (ou réciproquement) de la Littérature inquiète, qui est finalement l’aboutissement des recherches entamées trente années plus tôt sur la littérature, ce qui lui enlève une énorme épine du pied (et des cartons du placard).
En cherchant des escargots millimétriques du genre Vertigo dans les bas-marais alcalins de la Haute-Marne, il tombe sur Henri-Pierre Jeudy, lequel le conviera à rejoindre la revue Amplitudes, sur la diagonale du vide.
Dans le même temps, il imagine une transposition des méthodes de la phytosociologie aux groupements de mollusques. De sorte que, lorsque se présente la fleur du covid, et de ses confinements, il se plonge dans la cénologie, l’obligeant à critiquer ses méthodes, à retracer son histoire. Ceci aboutit à une série d’articles scientifiques, dont un coécrit avec le phytosociologue et néanmoins ami Emmanuel Catteau, qui forment une espèce de thèse autodidacte, laquelle passe totalement, mais fièrement, inaperçue.
À la tragique et brutale disparition de Philippe Aigrain, il récupère la charge de responsable de Publie pour acter la fin de la maison. Comme il travaillait depuis une dizaine d’années à un roman sur la Méditerranée (inspiré d’abord par d’Arrigo), et destiné à Publie, c’est finalement avec Guillaume Vissac, son éditeur, lequel va créer sa propre maison, Bakélite, que paraîtra son livre le plus ambitieux, Féroce, en 2024.
Il développe également le site compagnon Dehors, pamphlet contre l’écologie (d’aujourd’hui), & chroniques d’un naturaliste en crise, Cap au seuil. Mais surtout il voudrait rendre hommage aux milieux naturels et semi-naturels dans une forme de prose poétique en cours. C’est l’occasion d’échanger avec de nombreux chercheurs, comme Augustin Berque, Guillaume Lecointre, Pascal Acot. C’est aussi le prétexte pour inviter (à Fontainebleau, en 2022) Hélène Frédérick, Luc Garraud, Francis Hallé et Antoine Volodine à dialoguer sur le rapport humain/nature.
Depuis quelques semaines, il tâche de rassembler des textes qu’on pourrait qualifier de poésies, mais ce n’est pas facile.
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