François Chaslin est d’une hospitalité rare, et d’une humilité, aussi. Il me donne rendez-vous directement au studio 168 de la Maison de Radio France. Je dois dire que je ne sais pas encore exactement ce que je viens lui proposer. Mais sa voix grave et profonde, sa gentillesse, l’acuité de son œil et l’intelligence humaine…
Auteur/autrice : Benoît Vincent
Chanter la poésie
Parler de poésie, tout lui donner, et se tenir, petite liseuse Sony en main, humble à la fois et si sûre de son travail, des heures immenses passées à saisir des textes, à faire connaître des auteurs, et à chanter la poésie – ce dernier trait paradoxal, si essentiel à ceux comme moi peut-être en…
Un homme en lutte
Un homme en lutte, en lutte contre lui-même ; cela se mesure à son sommeil, qui une revanche maximale de son corps. Une torture, surlignée par la nuit, dont la lumière noire et l’abrutissement me rendait la scène épique, fellinienne, douloureuse…
Couloirs
Je passe d’un couloir à l’autre. Je saute dans les métros, tentative pour aller loin, ailleurs, s’éloigner. Le métro parisien est l’un des plus méritants de l’effort, comme le souligne justement Marc Augé. Il faut des résistances Passer pour abruti ou fou Marcher longtemps, dans les couloirs. Etaler sa pudeur Passer pour mort Se retirer…
Noté la nuit • Comment disparaît le personnage
Il suit son cours puis il s’étiole, n’étant lus que la moitié de lui-même. Sa moitié réelle, le propre décidément, doucement à jamais il s’enfonce dans les petits parallélépipèdes de papier, il disparaît. C’est en quoi sa période de demi-vie est si fabuleuse, il sait qu’il va rejoindre, en s’éloignant par mitan (ou de profil…
Soudain dans la nuit le tunnel de vie
Chaque veille était comme une chance, un hasard, d’ajouter à la vie tout un réseau de tunnel et galeries entre rêve et réel, un peu comme entre deux textes nos liens. Qu’importe dans ces conditions, le fait de ne pas dormir, d’être inapte à la vie professionnelle, incapable de « travailler » le jour ?
Orpins
1. Tout pour aujourd’hui Tous les murs s’éboulaient ; après la ligne jaune, noire, du soutènement, derrière laquelle se découpait la montagne, soudain elle s’affaissait et l’étroite courbure resserrée devenait un tas informe de cailloux déjà habité de petites plantes aussi rêches que discrètes, orpins, mousses, petites fougères des murailles. Cétérach. * Voilà c’est tout….
Des fleurs
Il n’avait qu’une passion dans la vie : collectionner les fleurs, soit sous la forme de photos prises dans les campagnes lors de ses voyages, soit les pochettes de disques de jazz qu’il téléchargeait illégalement, soit les vulves de ses amantes qu’il prenait en photo lors de soirées trop arrosées. Il avait passé quelques jours…
Zao Wou-Ki
Lieu de poésie non défini …………………..main achevée Au moyen de toutes … nuits ……………….LES…….POSSIBLES
Instantanées
Sous les rues, au croisement des correspondances entre la ligne n°1, la ligne n°4 et les RER, station Châtelet, il y a un groupe de chanteurs tziganes, que j’avais déjà pris en photo il y a longtemps. Plus tard, sur le quai, un autre Rom est assis, un poste cassette à ses côtés et fait…