Aujourd’hui la mer un feu d’artifice Il y a des jours des nuits Elle sont rares
Auteur/autrice : Benoît Vincent
Giorgio Manganelli, La palude définitive
J’ai beaucoup de mal à rendre compte ce que je croise et ressens dans les « habitats » (puisque que c’est ainsi qu’on les appelle) que je visite pour mon travail : la dalle, la pelouse, la forêt, le marais. J’ai tenté, pour ce dernier, une espèce de poème en prose, Nulle part où se perdre, qui…
Veille-et-un
Tu ne vois jamais les chiffres 3, 4, 5 sur l’horloge… La nuit fonde la nuit tonde, l’increvable noir de la nuit qui n’en finit presque mais. Le froid qui est lointain des équilibres des indéterminés de l’équateur le moment le plus froid de la nuit à l’opposé du plus loin midi dans la nuit…
12 décembre
Aujourd’hui la mer n’a rien à dire. Je suis passé voir T, qui n’était pas là. J’ai croisé L dans la rue Grande. Elle avait sale mine. Je le lui ai dit. Elle m’a envoyé bouler. Je suis allé chez Aldo. Toujours le même repas, vongole et milanaise. Mais pas de milanaise en ce moment,…
Rip Angelo Badalamenti
Rarement la musique n’aura si bien épousé le récit et la photographie.
Rip Vassili Golovanov
J’apprends la mort de Vassili Golovanov par hasard, plus d’un an après, le 13 avril 2021. Je chope ici un extrait Babélio d’Espace et labyrinthes, paru en 2013, en attendant mieux… Nous avons dilapidé l’image poétique de notre terre. Sans mythe, la terre est inerte, muette, vouée à l’oubli. Aucun mythe, jamais, ne pourra pousser…
7 novembre
Aujourd’hui la mer est lointaine, très lointaine, et de nouveau son cobalt Elle s’est retirée, outrée, mais sur la plage, ce sont des rouleaux jamais vus. Pas de catastrophe aujourd’hui, on amène voir les gamins, on fait des photos, regarde, c’est la mer, elle a emporté la ville c’est une pute je l’aime.
Jean Douassot/Fred Deux. La Gana, 1958
L’oncle détestait ce que je détestais. Du moins étais-je toujours de son avis (ou lui du mien) quel que fût le sujet, les bêtises ou les faits que nous ignorions parfois l’un l’autre. Nous pouvions parler de ce que nous ne connaissions pas, soutenir et préciser dans le mensonge tout ce que nous ignorions. Et…
1er novembre
Aujourd’hui la mer pleure ses morts. Tous les 1er novembre, j’accompagne T et L au camposanto. Elles y ont des parents, des amis. Moi qui ne suis pas d’ici n’y ai personne. D’ailleurs je n’ai personne nulle part, sous la terre. Alors je les accompagne. Pendant qu’elles fleurissent leur mémoire, je navigue entre les tombes,…