Tu perds un ami, ami, et tu ne sais pas le retenir. Ses secrets t’encombrent la vue plus d’air passe dans les caresses de son ancienne soirée. Tu perds un ami, ami, et tu ne sais pas t’en vouloir. Tes soucis lui tombent des mains il n’a d’yeux que pour ses fantômes de nuit.
Auteur/autrice : Benoît Vincent
RIP Jean-Louis Murat
Alliage troubadour à moto, rétro-électro, et une table dans les poches, et un couteau sur la table, et une voix dans le couteau. Profondément ému.
Comtat
Je résiste à peine, si l’Isle est évacuée Pernes est un coin de pierre fiché cœur et je me rends, balbutiant, au Thor. Je ne serai jamais que second, c’est-à-dire toujours dernier. Et je mélange toutes les Sorgues. De toute façon toute ma race est passée là, et je n’ai plus que les…
Pavouyère
Sous les frondaisons océanes, et sous les brûlures qui l’accompagnent, son visage de bruyère, ses manches de sable et d’eau : tu y comptes laiches ponctuées, Boulègue, tu t’avilis à l’orée des vulpins, des canches, et plus encore, au bord d’une mare condamnée. De la route te parviennent les effluves des canyons ocres,…
21 mai
Aujourd’hui la mer est encore là. Parfois, revenant de je ne sais où (et qu’est-qu’on s’en fiche), où j’étais je ne sais combien de temps (idem), j’ai toujours peur qu’elle ait disparu. Invece, non. Elle est là. Je la salue à peine. On a toujours eu ce rapport un peu distancié, un peu snob, un…
16 mai
Aujourd’hui la mer s’éloigne, à mesure que s’éloigne le véhicule, comme il semble, du monorail qui le porte. Et, s’éloignant, elle repousse aussi les limites au-delà desquelles les mouettes et les gabians brusquement chutent, à pic, paf, au sol. Comme si leur espace comprenait la mer et l’air de la mer, comme si c’étaient des…
Depuis le cortège
Les sujets ne manquent pas, qui suscitent aussi bien l’indignation que l’affliction. Ils n’ont sans doute jamais manqué. Et sans vouloir éclairer trop lourdement l’époque, on note tout de même une nette dégradation du crédit réciproque que chacun devrait donner au groupe auquel il appartient. On est tout à fait étonné de noter à quel…
03 mai
Aujourd’hui la mer, en revanche, est venue à la fête d’anniversaire. Elle est née hier, mais hier on avait mélancolie. Alors on trinque à hier, ce jour.
02 mai
Aujourd’hui la mer, étourdie par le jour férié, s’est laissée aller, de l’autre côté du monde. La nuit. Le sommeil. La mort.
01 mai
Aujourd’hui la mer n’est pas venue au bureau, à l’usine, au champ. Elle a posé les armes. Elle s’est levé tôt pourtant, pour ne jamais se recoucher. Aujourd’hui la mer défile, en ville, sure de sa force, de sa pleine puissance. Elle se couchera ragaillardie, au moins dans les romans.