Fragment 938
Construire d’eau et de brume
déshabiller le nu
approcher l’horizon
écrire
Fragment 939
Refuser de manger
délaisser ses amis
abandonner sa femme
Juste le temps de manger, d’aimer et de faire l’amour
Avant de mieux retrouver.
Fragment 940
Simplement partir en voyage
,e jamais rentrer
s’égarant même
Tandis que la Patiente
Et jusqu’à l’impatience
où nous revoilà
Fragment 941
Ce que désigne écrire
tracer de mots noirs sur blanc
monter des dimensions et des sensations
incompréhensible
insoutenable
Ecrire c’est insoutenir
Ecrire c’est incomprendre
Ecrire c’est n’aimer qu’écrire et aimer parce qu’écrire et écrire parce qu’aimer.
Fragment 942
Rien n’excède la douleur de l’amour
L’écriture distrait là pourtant où la drogue, l’alcool et tous les autres échouent.
Ecrire colmater les vides sans dimensions.
Ecrire c’est nuancer les béances.
Fragment 943
C’est encore tâcher pour ausculter
[illisible] pour la lumière
mentir pour la vérité
Fragment 944
C’est encore s’isoler du monde et être seul
Infiniment, indéfiniment seul
sur le boomerang, le miroir
de la page
Fragment 945
Ce jeu insensé d’écrire
Cette folie de se mesler d’écrire
Une adversité, et une telle relation à l’amour.
Fragment 946
Ecrire : recueillir les paons de nuit coincés dans la maison.
Aimer : construire la maison comme gîte pour la nuit et les paons.
Fragment 947
Quand je dis écrire, je sous-entends lire.
Quand tu aimes quelqu’un (quand tu aimes avec quelqu’un, serait plus juste), tu écris quelqu’un (tu te le représentes et de te l’approprie), puis tu le lis (tu le déchiffres, le découvres, et acceptes et accueilles la troublante altérité).
Lire c’est l’abandon, la confiance et le secret de l’abandon.
On exhume des textes sauvés d’avant les internets. Je rassemble en un même fichier une douzaine de fragements sur le lir&crire, venus du ZS#08.