en cours, revenir ou actualiser régulièrement…
Il se trouve que c’est la rentrée, mais je rumine ces quelques réflexions dans mon coin depuis longtemps et je me suis dit que je pourrais toujours les formaliser un peu.
L’école va mal, tout le monde le dit, d’accord. Chacun ses priorités, ses prérogatives, enseignants, parents, syndicats, Etat. On dit souvent que ce n’est pas tant le contenu que la méthode qui pêche, mais vu de l’extérieur, on a l’impression qu’aucun des deux n’est efficace. On sait la difficulté d’être enseignant, mais on déplore la marche du mammouth, expression que nombreux partagent. On s’est battu, on se bat pour du constructivisme, pour du participatif, pour assouplir l’école de Jules Ferry, mais ce qu’on applique est désorienté, mal fagoté, et ne fonctionne pas — on refuse le par-cœur mais on regrette l’absence de connaissances chez les élèves. On critique les enseignants, mais on on ne leur permet pas de travailler dans de bonnes conditions. Dans le même temps on constate qu’ils avaient oublié être des agents de l’Etat — alors si l’Etat réforme mal, ils n’ont que peu voix au chapitre. On gueule quand les IUFM disparaissent, mais on sait que ces machines sont un petit panier de petites haines et ascenseurs retors.
Comme toujours, il faudrait vraiment aller au bout des réformes et dialoguer entre corporations vraiment. Ce qui n’arrivera jamais à moins d’une décision politique forte et partagée.
Je travaille régulièrement avec les écoles (plutôt élémentaires) et je vois ce que vivent les enseignants, dont beaucoup (et parmi, jeunes) dépriment et ne croient plus en leur travail. La hiérarchie pèse et les directives font perdre un temps fou. Le tour d’écrou de l’Etat serait légitime, s’il n’était idéologique : ce n’est pas l’Etat qui se rassemble, c’est un parti qui disloque (la même chose pour les territoires, d’ailleurs, dans la RGPP).
Ce n’est certes pas à moi à prendre position pour les enseignants et les élèves/parents d’élèves, qui sont je pense les premiers concernés. Mais moi, si j’étais dans l’école, ou en tant que parent d’élève/éducateur intervenant extérieur/ancien élève/ancien enseignant, j’aimerais qu’on me dise pourquoi et comment ce n’est pas possible, ces quelques propositions :
(Evidemment je vais parler des contenus, pour l’administratif c’est tellement compliqué que je ne suis pas pertinent à l’évoquer).
Horaires
à voir, avec évidemment réduction
Logistique
(faut voir, avec le temps, les discussions)
pas de sac de 25kg sur le dos de nos enfants !
de vrais pauses
mois d’heures, mais équilibrage (retour du samedi)
penser la fin du collège unique (m’expliquerai là-dessus)
Vie scolaire (faut voir, idem)
Programmes
Primaire
à voir
Secondaire oui, c’est peut-être plus facile, parce que c’est par « matières »
Socle (ça fait bien, ça fait rigide) des codes
Jamais compris pourquoi on mêle la langue française et la littérature ; donc on sépare.
• langue française [si on était président, on serait assez pour la réforme de l’orthographe ; quiconque apprend à lirécrire à ses enfants constate l’effort intellectuel, la gymnastique de pliage qui est nécessaire à l’apprentissage ; mais là encore qui en aurait le courage ?]
• mathématiques : pas qualifié pour le contenu, mais bien évidemment nécessaire
• langues étrangères : et au plus tôt ! aberrant que ma génération a passé des heures à apprendre un allemand qui sert peu — et que nous avons en partie oublié.
— anglais évident, ne serait-ce que pour préserver cette langue qui devient nouvelle lingua franca (pourquoi ne pas en saisir aussi les subtilités ?)
— une langue européenne serait un plus, et si l’allemand est la première en locuteurs (100 000 000), sauf si on y adjoint la Russie, le français est second (77 000 000) ; on peut aussi s’intéresser à une langue romane de plus, l’espagnol est, rappelons-le, la seconde langue mondiale.
— dans un pays si fortement lié aux différentes cultures arabes, il est là encore abérrant de ne pas apprendre cette langue ;
— enfin, connaissant le monde comme il vient, il est tout aussi fou d’être à ce point si loin de la langue chinoise.
On me dira que cela fait beaucoup, mais qu’on me dise ce qui est mieux pour dialoguer (et même pour commercer) que de parler la langue de l’autre.
• cybernétique : et oui, il serait temps que les gens soient formés au langages informatiques ; je ne dis pas qu’il faille apprendre le basic, le c# ou l’html, mais on peut aussi apprendre les fonctions et usages du matériel et logiciel, et bien sûr : internet (netiquette, réseaux sociaux, etc.)
Socle des cultures
• géographie et territoires
• histoire
• histoire des religions et des sciences
• philosophies du monde
Socle des arts
• musique
• danse
• plastique (peinture, photographie)
• littératures
• arts contemporains (photographie, cinéma, vidéo, internet)
Socle des sciences et techniques
• principes de la physique
• la matière (chimie, atomique et moléculaire)
• la vie
• l’écologie
Socle de la citoyenneté (et du vivre ensemble ?)
• la France et l’Europe
• les institutions internationales
• économie ?
• éducation sexuelle (et à la santé ?)
• éducation routière
• éducation physique
• éducation aux médias
Bon ce sont des utopies, il ne faut pas s’énerver.
N’empêche, l’accent mis sur les langues, qu’est-ce que ce serait bien. et depuis les plus petites classes ! (quel regret une fois adulte de ne pas pouvoir baragouiner plus de trois mots dans une autre langue, et sans en saisir la saveur, le moteur interne, quelle frustration)