Chaque nouvelle année, chaque nouveau printemps, est arraché à la nature comme un rire ou une larme.
On y creuse un peu plus, pour ne pas en démordre, il nous faudrait d’autres exigences – que nous n’avons pas.
Alors on renchérit chaque année, chaque année amoncelant les âges, mais aussi les souvenirs – et par conséquent les oublis, mais encore la matière, et peu à peu, ce faisant, on creuse dans le vide.
Ce qu’on arrache à la nature, de printemps ou d’automne, ce n’est que du vide.
En allant, on apprend simplement à partir.
Vieillissant, on meurt, certes, mais, on meurt entier.
ce qu’on arrache à la natures, aux cieux, aux herbes, au vent, ce sont des moments creux, des espaces vides, du Vide duquel on se repais, duquel on se meuble, duquel on se maquille.
Puis arrive une heure où l’on n’a plus de corps assez pour soutenir la pluie ou les éclats de lumière, alors on s’évanouit.
Le vide nous emplit.
La mort est du vide incarné.