Quand j’habitais Dieulefit, me plaisais, plus jeune, de savoir que j’habitais entre deux poètes, entre deux pays de langue : Truinas et Grignan, André du Bouchet et Philippe Jaccottet. Je l’avais d’ailleurs fait savoir à Jaccottet, qui eut un temps l’amabilité de bien vouloir répondre à mes lettres sans intérêt. J’ai aussi grandi non loin d’une vieille folle admirable, qui avait vécu dans la maison qu’avait du Bouchet à Truinas.
Je suis très heureux aujourd’hui de voir que s’organise, à la galerie Artenostrum, un hommage à l’occasion des dix ans du poète, avec une exposition et de nombreuses œuvres, dont celles de Tal Coat ou Bram van Velde, de Tapiès, de Anne de Staël. Elle se tient du 9 avril au 13 juin.
En sus, le 16 avril à 14h au cinéma Labor de Dieulefit, se tiendra une rencontre, avec film, témoignages, enregistrements du poète.
Le vernissage de l’exposition aura lieu à 17h ce même jour à la galerie.
Il faut remercier ici la patience et la résolution de Philippe Bentley, et cette culture de l’art ou art de la culture qui, malheureusement, fait cruellement défaut, le plus souvent, à nos arrière-pays, où les élites aboient.
Cet arrière-pays que chantait aussi du Bouchet, celui des rocailles et des blaches, des chèvres et des buissons, celui qui laisse passer sur lui des ciels toujours qui tombent.
Tous les renseignements sur le site de la galerie Artenostrum ; le dossier du Bouchet sur Remue.net et une page de l’indispensable Anthologie permanente de Poezibao.
Un grand merci à Brigitte Célerier, Maryse Hache, Francis Royo, Guénaël Boutouillet, François Bon pour les RT, et à Zazar Balthazar et aux seize autres anonymes de FB qui ont partagé l’évènement.