Où l’on apprend que…
§ Je ne dirais pas que je suis maniaque, je dirais plutôt “concerné”. Si nous voulons nous installer, il faut avoir quelques valeurs communes. Il faut donc bien qu’on en discute.
§ Comme elle est partie au travail, j’en profite pour faire la vaisselle et nettoyer consciencieusement chaque couvert, chaque verre, chaque assiette, chaque plat, chaque ustensile, qui passe alors au test de permanence • On n’habite pas impunément • Dans un carton qui traîne je balance tout ce qui n’est pas digne, objet parlant, de partager notre maison et de vivre avec nous. Je décide alors de m’occuper de l’ensemble du placard à vaisselle. Et je jette, et je jette. Et le tas grossit.
§ Si ça ne tenait qu’à moi, je briserais tous les objets et réduirais tous les murs en poussières, parce que c’est ça qui est terrible : d’être enfermé comme ça. Même ceux qui se croient libre • s’enferment dans les objets. La possession des objets. Comptez le nombre de fourchettes que vous avez dans votre tiroir. Est-ce bien raisonnable ? Combien de marteaux ? Combien de dés à coudre ? Combien de passoires ? Ce n’est pas sérieux | Je ne suis pas • maniaque • mais concerné. Ma tâche effectuée dans la cuisine, je me dis que je pourrais faire la même chose dans la bibliothèque, et dans l’armoire à linge, et dans ses affaires, ses vêtements, tops, leggings et petites culottes. Quand elle rentrera elle me remerciera. Je devrais pouvoir déblayer tout ce merdier avant qu’elle ne rentre. Elle tombera dans mes bras. Et nous ferons l’amour, nus sur le sol nu, si je me dépêche, on ne sentira même plus l’odeur de plastique cramé.