Où l’on apprend que,
comme dit Barjavel dans la Lettre aux vivants qui veulent le rester…
§ La Terre nous offre le renouvellement saisonnier de nourriture. Nous les empoisonnons, l’empoisonnons et nous empoisonnons avec les pesticides. • La terre nous offre la dentelle ruisselante de nos cours d’eau. Nous les transformons en égouts chimiques ou plus rien ne peut y vivre, nous tuons les lacs et menaçons les mers et les océans. Nous ne savons plus boire l’eau. Nous inventons l’alcool.
§ La Terre nous offre l’espace de ses plaines et de ses vallées, l’harmonie de ses horizons, la beauté de ses mille visages admirables. Nous les fuyons et nous entassons dans des agglomérations de béton ou nous nous marchons les uns sur les autres en nous haïssant. • La Terre nous offre des trésors minéraux qu’elle a mis des milliards d’années à économiser et réunir dans ses poches secrètes. Nous les épuisons en un demi-siècle.
§ La Terre nous offre comme source d’énergie la propre chaleur de sa chair. Nous la négligeons et inventons, à la place, une horreur qu’elle s’était bien gardée, elle-même, de fabriquer. • Les hommes sont-ils devenus fous ? Ou sont-ils seulement conduits par des idiots ?
René Barjavel : 100 ans • Tchernobyl : 25 ans • Là où je vis, il y a trois centrales nucléaires : Marcoule, Tricastin, Cruas • Ces implantations drainent beaucoup d’argent, un peu comme la truffe. Grâce à Jean-Paul Duboc, ces textes, en éclairage de « La supplication » de Svetlana Alexievitch, dans une création par la compagnie Les Divers Gens, « Radiations durables : il était une fois dans l’est » : le 22 octobre à Nyons.