Quelque chose me chiffonne — c’est le cas de le dire — j’y pense à présent.
Pour enlever une tache de la couverture d’un livre, j’utilise l’ongle de mon pouce, et insensiblement, mais inexorablement, je marque cette couverture d’une embosse indélébile. C’est pareil lorsque je souligne un passage dans un paragraphe ou corne une page à la volée. La lecture, le livre, en est irrémédiablement marqué.
Eh bien je considère qu’il en va de même de la lecture intangible, inoffensive, la lecture sans main et sans stylo, le saut des yeux sur les phrases et les mots. Cette lecture est indélébile et jamais le livre ne sera plus pareil.