2. La cohérence, voilà, peut-être la solution, contre la prépotence de la vérité.
2.01 La vérité, bien souvent, n’est d’ailleurs au mieux qu’un accord non-tacite d’une élite plus ou moins représentative (plutôt moins), au pire, une interprétation arbitraire de la réalité (il faut aussi comprendre, se mettre d’accord sur, ce qu’on entend par réalité, mais passons).
2. (reprise) Quand on dit « soyons francs » ou, en italien, « diciamoci la verità », on pose expressément le fait qu’ « on est tous d’accord » — ce propos qui va venir, nous le partageons tous au même moment de la même façon, équidistante ; nous partageons la même expérience de contexte. Alors, il n’est nullement question de vérité mais de consensus, en somme d’arrangement vis-à-vis de la réalité, « notre » réalité.
Donc si l’on pose que la vérité est aussi partiale ou relative, qu’éphémère ou changeante (que de la réalité en tant que telle il n’y a que des arrangements entre amis), comment parvenir à faire œuvre de critique, c’est-à-dire tout simplement à poser des relations esthétiques (entre autres, mais parlons ici d’esthétique, la politique est perdue par notre régime… d’inception).
La cohérence est un système de relations sujet/objet (D2: le fait qu’il puisse exister un sujet et un objet ne pas nous effrayer, il s’agit de ne pas céder à la facilité de les fondre, de les rendre illisibles l’un à l’autre. C’est simplement confronter heuristiquement qu’l y a un dehors et un dedans, un autre possible, en bref de la reconnaissance vers la grâce de ce qui n’est pas moi — moi existant par ailleurs précisément par ce qu’il n’est ni toi, ni lui ou elle ou autre.) : il s’agit de distance, elle agit comme une distance, comme ces outils qui maintiennent à distance deux éléments (ou plus simplement le piquet où est attachée une mule), un rapport de perspective (en vrai, une échelle).
La cohérence n’est pas normative, en ce sens qu’elle n’impose pas une métrique prédéfinie à la mesure, et une valeur cardinale à l’échelle (du type chiffres ronds, 1/2, 1/3, 1/4, que sais-je), sa seule logique (sa seule vérité, ah !) est sa rythmicité.
Si le rapport est tel que x (ou 3,14 ou « lasagnes ») en une situation donnée (un contexte objectif ou subjectif, cf. §1), il s’agit que dans un une autre situation le rapport soit, d’une manière ou d’une autre, fonction du premier, quand même cette fonction est étroite ou ridicule.
Le cohérence est le fondement de l’analyse logique comme mathématique.