Aujourd’hui la mer est un cadre, accroché dans une pièce blanche.
Certes il y a une petite fenêtre (ils pourraient les faire plus petites encore, et les disposer plus hauts, cette bande de cons), et probablement en regardant bien, il y a un accès à la mer.
Mais enfin, sur la mer affichée en face, il y a une barque, de ces gozis un peu penauds qui enflent les baies. Il y a aussi une espèce de marina, très charmante. Je vois déjà T, ou des amis, ou des enfants, qui s’agitent, et des petites table de fer balcon disposées à la cazzo, et des groupes bruyants goûter la fougasse et le spritz. Je vois déjà tout ça, et je sors de l’eau.
Je reviens de la plongée. C’est la fin d’après-midi, mais il fait chaud, le soleil donne ce crêpe aux peaux bronzées ou noires. Moi je dégouline, plutôt. Mais j’ai deux saupes et un sar.
Après m’être débarrassé de tout mon barda, me voilà en costume trois pièces, à l’une des tables, à rire à une blague toujours intelligente de T. On n’a rien devant nous, aucun programme, aucun évènement. On goûte simplement le Lacrima di Moro d’ALba, et la fougasse.
Mon verre est devenu une cigarette.
Et ça dure comme ça à n’en plus pouvoir, jamais, comme dans l’avion, le soleil ne se couche. Le monde est une soirée interminable.